Un peu d'histoire

L'actuelle mairie a été réalisée en 1893 par l’architecte Théophile Bourgeois dans un style néo-renaissance. Ce bâtiment et les deux écoles qui l'accompagnent sont construits en pierre et s'installent dans l’étagement du terrain en pente, initialement aménagé pour la culture de la vigne. 

Dans les années 1960, par manque de place, la mairie et ses services ont investi les écoles et ajouté des édifices provisoires préfabriqués.

Un site en évolution

Depuis de nombreuses années, la place du Général Leclercq fait l'objet d'une réflexion d'ensemble. Elle porte sur la réhabilitation des bâtiments qui la bordent (la mairie, le cinéma), la création de nouveaux logements et la requalification des espaces publics. Dans ce cadre, début 2023 la Ville lance un concours pour la réhabilitation et l'extension de la mairie. C'est le projet de l'atelier PNG qui a été désigné lauréat, pour son ambition environnementale et son attention à l'existant.  

Une agence engagée 

L'agence PNG a été créée en 2007 et développe son activité entre Paris et Voiron (38), aux portes du massif de la Chartreuse. Cette double implantation traduit leur pratique : une attention particulière à l’existant et la valorisation des ressources locales. 

Un contexte qui appelle la pierre 

La ville de Conflans-Sainte-Honorine se déploie sur l’un des coteaux de la Seine, à la confluence de la Seine et de l’Oise. La pierre calcaire du coteau a été utilisée pour construire de nombreux monuments séculaires comme la tour Montjoie et l’église Saint-Maclou. 

L’agence PNG propose dès le concours d’installer un bâtiment en pierre qui rappelle les constructions existantes sur le site. Pour les architectes, un projet public doit s'inscrire dans le temps grâce à des matériaux nobles et pérennes et pouvoir connaître plusieurs usages. La relation de la ville au matériau pierre, ainsi que l’ambition de la durabilité poussent la maîtrise d’ouvrage à s’engager à construire avec ce matériau ! 

S’installer dans un site contraint en pente 

Les locaux actuels sont répartis sur plusieurs bâtiments étagés dans la pente : l'ancienne mairie et les écoles historiques de filles et de garçons. L'extension s'insère finement dans ce contexte, reprenant le gabarit des anciennes écoles composé d'un bâtiment longiligne encadré de deux pavillons plus hauts. Le niveau bas accueillera la salle du Conseil, qui était située dans le bâtiment historique mais devenue trop petite. Des cloisons mobiles seront mises en œuvre pour offrir davantage de modularité et d'évolutivité, optimisant les usages.  À l’étage, les agents de la ville disposeront de bureaux en open space. 

Faire avec les ressources en présence 

L’extension en pierre sur sa partie basse est surmontée d’un étage en ossature bois. L’agence a fait preuve d’une grande finesse dans la recherche du bon matériau. Ils ont visité plusieurs carrières franciliennes, accompagnés de la maîtrise d’ouvrage, convaincue par l'ambition du projet. Leur choix s’est porté sur une pierre de Vassens (résistance de 8 MPA) et une pierre de Savonnières plus dure (résistance de 12 MPA). En effet, ces deux pierres porteuses doivent avoir une bonne résistance à la compression. Elles sont débitées au format requis sur place en carrière et n’ont besoin d’aucune retouche : 40 cm d’assise et 30 cm de profondeur. 

Pour la structure bois de l’étage, les architectes souhaitent favoriser le recours au bois de feuillus. En effet, la France possède d’importantes ressources de ce bois pourtant assez peu utilisé dans la construction. Trop couteuse, cette solution n’a pas été retenue. La structure sera en bois résineux et l'habillage intérieur des espaces d'accueil en contreplaqué de bouleau. 

Une intervention respectueuse du patrimoine en place 

Les architectes décident de surmonter le nouveau bâtiment d’une toiture mono-pente qui oriente le regard vers le coteau. Ce choix confère un caractère contemporain au bâtiment et permet de se protéger du soleil grâce à un large débord de toiture. Les architectes des bâtiments de France auraient préféré une toiture à double pente comme les bâtiments attenants, mais après discussion, une toiture à simple pente en bac acier a été acceptée. 

“Nous avons décidé de mettre la pierre en façade et de la doubler à l’intérieur d’une isolation biosourcée en laine de bois. Ce procédé est moins performant, et on ne profite pas de l’inertie de la pierre pour les murs intérieurs, mais le contexte demandait que la pierre soit visible en façade et cela nous a paru plus important par courtoisie pour les bâtiments existants !” (Grichka Martinetti, cofondateur de l’atelier PNG) 

Avis aux architectes !

Les Éco-rencontres du CAUE 78 rentrent dans le cadre de la formation complémentaire des architectes, le CAUE peut vous éditer une attestation si vous en faites la demande à cette adresse : caue78@caue78.com
 

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