Transformer, adapter, rénover les bâtiments anciens permet aux communes de répondre aux nouveaux besoins, tout en préservant leur patrimoine et leur identité.
Nombreuses sont les communes qui possèdent sur leur territoire des bâtiments anciens, aujourd’hui désaffectés.
Les causes de cette situation peuvent être diverses :
- parce que les anciens propriétaires ne pouvaient assumer leur entretien,
- parce que l’activité économique qu’ils abritaient n’existe plus,
- ou encore parce qu’une optimisation des bâtiments et équipements communaux est devenue indispensable pour la maîtrise des budgets.
La préservation de ces bâtiments est pourtant souhaitable même s'ils semblent ordinaires ils font partie du paysage et du patrimoine. Ils contribuent à l’identité de la commune ou du quartier, ils sont structurants dans leur contexte, ou représentent un pan de l’histoire locale dont on souhaite conserver la mémoire…
Il s’agit à la fois de transformer le bâti ancien pour l’adapter aux exigences contemporaines, et de revaloriser son image pour confirmer qu’il est digne d’être conservé.
Dans le cadre de l’accompagnement et du conseil proposé aux communes adhérentes des Yvelines, le CAUE 78 intervient sur ces sujets sur conventionnement.
Nous proposons de réaliser une étude qui constitue un support de réflexion, et qui puisse être une aide à la décision quant à l’avenir de ces bâtiments, selon les besoins exprimés.
Suite à la visite du site qui est un préalable indispensable, nous dressons un rapide historique des bâtiments, un état des lieux de l’existant et des points de vigilance à retenir, puis une ou plusieurs propositions d’évolution ou d’adaptation, en respectant la réglementation en vigueur et suivant les potentialités des bâtiments.
L'ancien presbytère, situé face à l’église Saint-Germain de Magny-les-Hameaux au cœur du PNR de la Haute Vallée de Chevreuse, avait été converti en logement de fonction de l’école, puis en école de musique. Ces utilisations ayant pris fin, la demeure bourgeoise inoccupée au sein d’un vaste jardin se dégrade, et il est impératif de réfléchir à sa reconversion. Compte tenu de sa configuration, notre étude propose une division en trois appartements superposés, dont un duplex. Les logements dont les superficies sont modérées permettront de maintenir une population de jeunes actifs dans le village. En complément et en option, il pourrait être envisagé de maintenir un foncier suffisant autour de la demeure, et diviser le fond de parcelle qui pourrait alors accueillir une petite opération de logements familiaux jumelés. Les stationnements seraient regroupés afin d’optimiser la superficie dévolue aux véhicules, au bénéfice des espaces végétalisés. La vente de ce foncier auprès d’un promoteur, ou la perception des loyers par la Mairie qui souhaiterait rester Maître d’Ouvrage, pourrait financer une partie des travaux de rénovation de l’ancien presbytère.
Cette transformation, qui n’a pas d’impact sur son apparence, permet de rénover cette maison sans dénaturer la construction d’origine.
Cette ancienne ferme (logis, grange, hangars et prés) située dans le hameau d’Ergal à Jouars-Pontchartrain a perdu sa destination d’origine et ses occupants, ce qui pose la question de son devenir. Disposée à l’angle de la route d’Élancourt, cet ensemble bâti est un élément structurant à l’échelle du hameau. Une OAP (Orientation d’aménagement et de programmation) couvre la partie non bâtie de la ferme. Son objectif est de diversifier l’offre de logements sur la commune (notamment de logements sociaux) mais aussi d’y implanter un commerce afin que les habitants ne soient pas obligés de se déplacer. Par ailleurs, la ville se questionne sur de nouveaux usages pour le hameau : restaurant, épicerie, lieu pouvant accueillir les évènements festifs etc.
À partir de ces éléments, le CAUE 78 a proposé de réfléchir de manière globale sur l’ensemble des parcelles de la ferme : bâties et non bâties. Un restaurant/épicerie et l’espace festif pourraient se développer dans les bâtiments de l’ancienne ferme, avec pignon sur rue, et se prolonger par une terrasse extérieure dans la cour. Plus à l’est, une voie pourrait traverser la parcelle, reliant la route d’Élancourt et la rue de Gressée afin d’y développer des logements neufs et rentabiliser l’opération tout en répondant aux exigences de l’OAP.
Les études que nous proposons sont des outils et supports d’aide à la décision.
Nos propositions peuvent faire l’objet de débat en conseil municipal ou concertation avec les populations, elles peuvent être soumises à faisabilité financière auprès d’investisseurs.
Nous cherchons dans tous les cas à proposer une ou plusieurs pistes d’évolution qui soient utiles, soutenables et réalisables, de manière à ce que ces bâtiments anciens trouvent de nouveaux usages qui rendent possible leur préservation.
La réhabilitation des bâtiments anciens permet de répondre aux préoccupations concernant la transition énergétique, en les adaptant dans le respect de leurs caractéristiques, afin de les rendre économes en énergie. Leur transformation permet aussi de répondre aux besoins de logements, en densifiant de façon raisonnée sans artificialiser davantage.
La rénovation et transformation du bâti ancien permet donc d’apporter une réponse pertinente aux enjeux auxquels les communes sont confrontées.