Conseil d'Architecture, d'Urbanisme et de l'Environnement - 78 CAUE 78 Le Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement des Yvelines est une association départementale, créée par la loi sur l’architecture de 1977. CAUE 78, architecture, urbanisme, environnement, conseil, sensibilisation, formation, pédagogie, participation

RETOUR SUR LA RECONVERSION D'UNE FERME VITICOLE EN 9 LOGEMENTS SOCIAUX

ANALYSE D'OPÉRATION À JUZIERS (78)

Une fiche de l'Observatoire de la qualité architecturale du logement des CAUE Île-de-France. Une opération livrée en 2007 par l’agence Pierre Lépinay Architecture.

Logements sociaux à Juziers (78), Pierre Lépinay Architecture
Logements sociaux à Juziers (78), Pierre Lépinay Architecture © caue 78

L’Île-de-France compte 661 communes rurales, qui représentent 57% de la superficie régionale. Bien que seulement 4% de la population francilienne y réside (source 2021), la pression foncière y est forte, il est donc important d’accompagner les transformations urbaines pour éviter la périurbanisation et le mitage de l’espace agricole et naturel.

À ce titre, cette opération de 9 logements sociaux dans une ancienne ferme viticole à Juziers, livrée en 2007 par l’agence Pierre Lépinay Architecture, est une réponse intéressante et adaptée. Aujourd’hui, dans un contexte d’augmentation de la demande de logements en Île-de-France et d’atteinte des objectifs “Zéro artificialisation nette” définis par la loi Climat et résilience (août 2022), la relecture de ce projet permet de vérifier sa pertinence au regard d’enjeux contemporains. Ainsi, deux sujets sont abordés dans cette fiche :

- la posture des acteurs de la construction ayant décidé de se concentrer sur la réhabilitation du bâti existant ;

- les petites opérations de logements sociaux dans les territoires ruraux. 

À la publication de l’analyse de cette opération de logements en 2011, les CAUE d’Île-de-France avaient repéré plusieurs éléments de qualité du projet.

 

INSERTION URBAINE

Les CAUE ont salué la finesse de l’inscription du projet dans un tissu rural existant dense. En particulier, le diagnostic architectural et technique réalisé par l’architecte Pierre Lépinay a permis de dater et de comprendre l’imbrication complexe des différents bâtiments constitutifs de la ferme. Cet ensemble densément construit est composé d’un noyau de constructions très anciennes en pierre, d’extensions des années 1950 et d’autres plus récentes en parpaing. La bonne compréhension du site (époques de construction, nature des matériaux et éléments à valoriser) a permis à l’architecte de réaliser des démolitions ponctuelles mais nécessaires à l’implantation de logements dans le cadre d’un changement d’usage. Les neuf logements et leurs locaux communs viennent s’insérer dans les bâtiments existants. Ainsi, depuis la rue, aucune construction nouvelle n’est visible. Au contraire, les quelques démolitions ont permis de donner respiration et transparence à cette parcelle complexe dans une rue très étroite.

 

DIMENSION ESTHÉTIQUE ET PATRIMONIALE

La réhabilitation incite les architectes à adapter leur intervention à un bâti existant ayant déjà des caractéristiques architecturales propres.

Pierre Lépinay a fait le choix de la subtilité et de la simplicité. Ses interventions comme les encadrements des baies en béton, assument une écriture architecturale contemporaine sans prendre le dessus sur la construction d’origine. Au même titre que les transformations et les extensions successives du bâtiment - liées à l’évolution des besoins de la ferme viticole et de ses occupants - les micro-interventions contemporaines laissent leurs traces sur les façades et marquent l’identité du projet. José Marques de l’entreprise générale SOBEMA ayant réalisé les travaux, fait référence aux recherches de texture pour le tablier des fenêtres : « même si le premier essai n’avait pas été concluant, il a été conservé par l’architecte comme empreinte du travail des artisans ».

 

CHOIX CONSTRUCTIFS, TECHNIQUES ET ENVIRONNEMENTAUX

Bien que l’ambition environnementale n’ait pas été centrale pour la maîtrise d’ouvrage de 2003 (antérieure à la RT 2005), le choix de la reconversion témoigne d’une certaine attention à l’existant. Par ailleurs, des matériaux et dispositifs adéquats ont été mis en œuvre dans le respect des caractéristiques spécifiques au bâti ancien : conservation des ouvertures existantes et de leurs proportions dans la mesure du possible, piquage des enduits ciment, isolation par l’intérieur et enduits de façade à la chaux, stores extérieurs devant les ouvertures et volets à battants en RDC.

 

VALEUR D’HABITABILITÉ THERMIQUE ET D’USAGE

Les habitants interrogés en 2011 pour la réalisation des relevés habités ont exprimé leur satisfaction quant à l’agencement et la modularité des logements. Ils apprécient particulièrement le confort intérieur du neuf tout en étant dans un bâtiment ancien aux pierres apparentes.

Lors de la visite en 2025, une habitante d’un T2 partage ses impressions sur son logement : elle apprécie les murs extérieurs en pierre, les volumes sous combles et les poutres apparentes dans le salon et la chambre. Elle a eu l’heureuse surprise de découvrir des aménagements modernes à l’intérieur contrastant avec l’aspect extérieur.

 

 

 

TÉLÉCHARGEZ LA FICHE 2025

- Fiche Observatoire - Retour sur la reconversion d'une ferme viticole - JUZIERS

 

VOIR LA FICHE DE 2011

- Reconversion d'une ferme en logements sociaux

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INFORMATIONS

Bâtiment d'origine : ferme Viticole 

Projet de Réhabilitation : reconversion d’un corps de ferme en 9 logements sociaux avec stationnements

Date de livraison : 2007

Surface : 680 m2 SHON

Coûts : 975 000 € HT

Concepteur(s) : 

Bâtiment d'origine :  concepteurs Inconnus

Projet de Réhabilitation : Pierre Lépinay Architecture

Maître d'ouvrage : 

Bâtiment d'origine : famille d’exploitants viticoles

Projet de Réhabilitation : OPIEVOY (puis les Résidences Yvelines Essonne à partir de 2017)

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